Start up et gouvernance: anatomie d’une chute.
Il y a quelques années, j’ai investis dans une startup. Pas un gros montant, mais une petite somme tout de même. Le produit était porteur de sens, aligné avec mes valeurs, techniquement viable. L’entreprise avait même remportée un prix! Tout semblait prometteur, et une manière utile d’utiliser mes deniers.
Pourtant, au fil des mois, le produit tant attendu ne voyait pas le jour. La faute d’abord à des complexités techniques. L’équipe travaillait dur, mais le problème persistait. Moi, simple observatrice, j’étais bien incapable de juger de la technique. Mais les écueils de gouvernance crevaient les yeux: décisions autocratiques, peu de dialogue avec les salariés, perte de sens chez les collaborateurs. Cette gouvernance manquait de structure, de cadre, de but. Elle n’était pas assez solide pour porter à la fois le développement de l’entreprise et la crise à laquelle elle faisait face.
Scoop: ce n’est pas parce qu’il y a une ambiance de colo de vacances dans un open space que ce sont des bases de travail saines, productives et efficaces.
Alors, se structurer autour de la RSE aurait-il pu éviter la chute de cette startup ? Les problèmes techniques, probablement pas. Par contre, le cœur de la RSE, c'est la gouvernance. Structurer son management autour d’une démarche RSE n’aurait peut-être pas résolu le bug, mais cela aurait certainement évité plusieurs burn-out, des démissions en chaîne, et la fuite du savoir technique avec les départs.
Une gouvernance saine, c’est (entre autre) un fonctionnement où les rôles et pouvoirs sont clairement définis:
🙋 Les salariés sont considérés comme des parties prenantes internes stratégiques, essentielles au succès de l'entreprise et générateurs de valeur. Leurs échanges avec la direction sont organisés et réguliers. L'information circule, le dialogue est bidirectionnel.
🗨️ La direction prend ses décisions en accord avec les priorités de l’entreprise et les retours du dialogue avec les parties prenantes.
🏗️ Le pilotage de l'entreprise est structuré, avec des points d'avancement réguliers entre salariés et direction.
Une gouvernance saine, c’est comme le management: on croit à tort que c’est inné, et qu’on s’en sort avec de bonnes intentions. Mais non. Ca demande de l’apprentissage, de la montée en compétences et parfois un accompagnement spécifique.
Le bilan de cette l’histoire? La boîte a été placé en liquidation judiciaire. Et j’ai perdu ma mise. Alors quand j’entends une entreprise qui refuse de voir la RSE comme un pilier de sa pérennité, ou pire, dire “la RSE, on verra plus tard”, je me dis que nous, pros de la RSE, n’avons pas finis notre mission.
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Je suis Sonia Authier, et je vous aide à faire de votre RSE un levier de robustesse de votre entreprise et d’engagement collaborateurs
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September 12, 2025